25/09/2012

sur les soins palliatifs


J'ai lu ce texte que j'aime beaucoup sur le site "la femme de george" et auquel j'adhère (avec un bémol cependant).

"... Il y a quelques années, j'ai été accompagnant bénévole dans une association d'accompagnements de personnes en fin de vie.
J'ai, de fait, cotoyé ce monde à la lisière de la vie, j'ai croisé des mourants, des jeunes et des moins jeunes, j'ai écouté leurs histoires, leurs désirs de vivre et de mourir, j'ai assisté au quotidien d'un service de soins palliatifs, j'ai posé des questions à ceux qui les entouraient, à leurs familles, à ceux qui avaient plus d'expérience que moi sur ce sujet et à ceux; les soignants, qui se battaient au quotidien à leur côté et avaient intégré, accepté, de ne plus les guérir pour mieux les aider à passer les étapes...
Bref, je suis athée, je ne crois ni au paradis ni à l'enfer, je suis pour l'avortement et je me fous de devoir "prolonger la vie à n'importe quel prix", il y a de nombreuses années mon petit frère s'est suicidé alors j'ai appris à accepter (à défaut de comprendre) ce désir de certains d'en finir avec la vie.
Mais je crois, profondément, que l'euthanasie et sa légalisation est un "fantasme de bien portants".
Je crois qu'il ne faut pas légifèrer sur ce thème. Que parfois quelqu'un veut mourir un matin et puis plus du tout quelques heures plus tard. Que c'est compliqué. Que souvent, on veut mourir, juste pour ne plus être un poids, une douleur pour les gens qu'on aime. Qu'avec une nouvelle loi venant à dépénaliser l'euthanasie, je ne vois pas bien comment on pourrait éviter les abus qui ne manqueront pas de se produire. Qu'il ne faut pas perdre de vue que l'entourage fait une pression énorme quand le malade est en état de faiblesse et qu'encore une fois....c'est compliqué !
Et que l'important, l'avenir, l'essentiel est, avant tout, de mettre le paquet et les moyens sur les soins palliatifs pour que chacun trouve sa place quel que soit son état, son degré de conscience  et sa capacité d'autonomie.
Que ces lieux doivent devenir une réalité et un vrai droit* (réaliste et réalisable) partout en France, 
et que poussent partout dans notre pays des maisons comme celle de Gardanne.
Qui meurt indigne ? La souffrance rend-elle indigne ? Une fin de vie indigne, est-ce une fin de vie indigne ? Chacun meurt comme il peut. Il n'y a pas plus de dignité chez l'un que chez l'autre.
Et que surtout les quelques cas médiatisés relèvent de la transgression et "que l'on ne légifère pas sur la transgression" (Louis Puibasset médecin neuroréanimateur)
Voilà ce que je crois et avant de devenir bénévole-accompagnant je pensais l'exact opposé."

paris, le matin, en allant chercher des croissants | paris, früh morgen, auf dem weg zu bäckerei

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près de paris | bei paris

24/09/2012

ma grand-mère est donc morte | meine großmutter ist also gestorben

 Ma grand-mère avec sa mère, Odette Kahn, à Paris en 1934 / Meine Großmutter mit ihrer Mutter, Odette Kahn. Paris, 1934

Comme je l'annonçais, ma grand-mère Geneviève Laroque est morte mercredi. La crémation a eu lieu vendredi dernier. Il faisait beau.

Deux trois choses en vrac qui me viennent : 

- elle a écrit (les derniers jours, elle ne pouvait plus parler) quelques heures avant sa mort une citation du Vicomte de Turenne : "Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener."
 - elle aimait beaucoup les chats.
- un jour, je lui ai annoncé que j'avais eu une très bonne note au lycée, elle a répondu que c'était normal, j'étais sa petite-fille.
- elle aimait le Pulco citron.
- ce n'était pas une grande cuisinière.
- elle adorait les romans policiers, de science fiction et Harry Potter.
- elle lisait très très vite. Elle avait appris durant ses études.
- elle avait, encore quelques semaines avant de mourir : un ordinateur portable, un fax, un smartphone et skype. Elle faisait ses courses en ligne. En particulier les courses alimentaires.
- j'ai eu le temps, cet été, de lui montrer toutes mes photos de New York.
- je n'ai malheureusement pas eu le temps de lui dire tout ce que je voulais encore lui dire. C'est comme ça.
- elle me manque beaucoup.

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Wie ich es geschrieben habe, ist meine Großmutter, Geneviève Laroque, letzten Mittwoch gestorben. Die Kremation hat am Freitag stattgefunden. Das Wetter war sehr schön.

Zwei drei Sachen über sie:

- die hat geschrieben (die letzten Tagen, konnte sie nicht mehr sprechen), ein paar Stunden vor ihrem Tod, eine Zitat von der Vicomte de Turenne: "Du zitterst, Karkasse, Du würdest aber noch mehr zittern, wenn Du wüsstest, wo ich Dich hinführen werde."
-  die liebte Katzen.
- eines Tages, als ich Gymnasium war, habe ich ihr mitgeteilt, daß ich eine sehr gute Note bekommen hatte. Sie hat geantwortet, es sei normal, ich war ihre Enkelin.
- die mochte Zitronensaft.
- die war keine großartige Köchin.
- die liebte Krimis, Science Fiction-Romane und Harry Potter.
- die las sehr sehr schnell. Sie hatte während Ihres Studiums gelernt.
- Sie besaß noch kurz vor ihrem Tod: einen Laptop, ein Faxgerät, ein Smartphone und Skype. Sie kaufte online ein. Besonders Lebensmittel.
- ich habe die Zeit gehabt, dieser Sommer, ihr alle meine Photos von New York zu zeigen.
- ich habe leider nicht die Zeit gehabt, ihr zu sagen, alles was ich noch sagen wollte. Es ist so.
- ich vermisse sie sehr.