Les Etats-Unis d’Amérique, c’est
mon paradis à moi. De près ou de loin, ils ont toujours été là. Quand j’étais
petite, et même bien après, je savais que si je sentais le sol trop glisser
sous mes pieds, je pouvais aller aux Etats-Unis d'Amérique et j’y serais protégée. Je n’y
voyais aucune faille, aucune fragilité. Un foyer aux reins solides prêt à
m’accueillir à tout moment : des gens à l’accent chaleureux, souriants, le regard ouvert, qui mettent
sur la table des bons petits plats rassurants et sans prétention.
Et surtout, aux Etats-Unis
d’Amérique : les intellectuels n’ont pas besoin de se faire photographier, l’air
préoccupé et donc parfaitement inaccessible, devant une bibliothèque bordélique ;
on aime bien les juifs (enfin, surtout en Floride) ; la vie politique est largement plus complexe que le traditionnel clivage
gauche/droite, ce qui me rassure vraiment beaucoup ; les grandes villes
sont des vraies grandes villes, qui sont sales mais vivantes, qui font du bruit
et qui ne s’arrêtent jamais.
Mais seulement, voilà. Je n’y ai
été qu’une seule fois (ce qui est toujours plus que la moyenne des Européens), et je
n’ai pas appris l’anglais à l’école (j’ai appris le russe, très belle langue au
demeurant mais avec laquelle je n’avais aucune affinité particulière à
14 ans alors que l'un de mes cousins germains, lui, grandissait dans le nord de
l’Angleterre. Résultat : je communique très mal avec mon cousin mais je
comprends de temps en temps les conversations palpitantes d’une passante sur
deux dans mon quartier, de celles qui ne sourient pas et qui vous méprisent du
regard parce que vous n’avez pas de housse Chanel sur votre téléphone
portable).
Je déçois, au mieux je laisse
sans voix, ceux à qui je dis que je rêve de traverser les Etats-Unis d’Amérique
en train, que j’aimerais beaucoup aller à Los Angeles (non, non, pas San
Francisco. Los Angeles), et que je serais très contente de faire partie du
comité de soutien d’Obama en 2012. Et que non, les steppes d’Asie centrale ne
m’intéressent pas de prime abord.
De temps en temps j'imagine
une grande fête où il y aurait mes super héros : Woody Allen, Barak Obama, Raymond
Carver, Richard Brautigan, William Eggleston, Cindy Sherman, Edward
Hopper, Chaim Potok, Philip Roth, Sean Penn, Dennis Hopper, J.D. Salinger, Art
Spiegelman, John Cassavetes, Gena Rowlands, Saul Leiter, Lee Friedlander, Nan
Goldin, Andy Warhol, sans oublier Fonzie, Starky & Hutch et mes copains Donna
et Casey.
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Et sinon, je vous ai déjà dit que je rêvais d'aller en Israël? C'est bon, respirez, c'était pour de rire.
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Et sinon, je vous ai déjà dit que je rêvais d'aller en Israël? C'est bon, respirez, c'était pour de rire.
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Die Vereinigten Staaten von
Amerika sind mein Paradies. In irgendeiner Weise sind sie immer in meinem Leben
präsent gewesen. Als ich klein war, sogar viel später auch, wusste ich, dass
ich, wenn der Boden unter meinen Füssen mir zu unsicher fiel, in die Vereinigten Staaten von Amerika
flüchten konnte. Ich würde dann dort behütet sein. Für mich gab es dort keine
Schwachstelle, keine Zerbrechlichkeit. Ich würde dann jeder Zeit in einer
soliden Familie aufgenommen werden: lächelnden Menschen, mit einem warmherzigen Akzent und mit offenem Blick, die
auf den Tisch gemütlichen und unprätentiösen Speisen hinstellen würden.
Und vor allem, in den Vereinigten Staaten von Amerika: lassen
sich die Intellektueller nicht unbedingt mit besorgtem Blick – von daher
absolut unerreichbar – fotografieren, vor ungeräumten Bücherregale; sind
die Juden geliebt (also, mehr in Florida); begrenzt sich das politische
Leben, glücklicherweise, an keine Spaltung Rechts/Links, was mich sehr sehr
beruhigt; sind die grosse Städte, echte grosse Städte, zwar dreckig aber
lebendig, laut, und durchgehend aktiv.
Nun aber. Ich war ein einziges
Mal dort (immerhim mehr als die europäische Durchschnitt) und ich habe nicht
englisch in der Schule gelernt (ich habe russisch gelernt. Sehr schöne Sprache
im Übrigen. Ich hatte aber mit 14 gar keine Affinität mit dieser Sprache,
während ein von meinen Cousin ersten Grades in Nordengland lebte. Das Ergebnis:
ich kommuniziere sehr schlecht mit meinem Cousin, aber ich verstehe ab und zu
sehr spannenden Gesprächen mancher Frauen in meinem Viertel, die nicht lächeln
und mich fast verachtungsvoll angucken, weil ich keine Chanel-Hülle für mein
Handy habe).
Ich enttäusche – bestenfalls
lasse ich sprachlos – meine Umgebung, wenn ich sage, dass ich davon träume, von
Osten bis Westen der Vereinigten Staaten von Amerika mit Zug zu reisen, dass ich sehr sehr gern nach Los
Angeles gehen möchte (nein, nein, nicht nach San Fransisco. Nach Los Angeles), und dass ich sehr glücklich wäre, 2012 den
Obama-Aktivisten mitzuhelfen. Und dass, nochmal nein, die Steppen in Zentralasien von
vornherein mich nicht interessieren.
Manchmal träume ich von einem
grossen Feiern, wo meine Superhelden eingeladen wären: Woody Allen, Barak
Obama, Raymond Carver, Richard Brautigan, William Eggleston, Cindy Sherman,
Edward Hopper, Chaim Potok, Philip Roth, Sean Penn, Dennis Hopper, J.D.
Salinger, Art Spiegelman, John Cassavetes, Gena Rowlands, Saul Leiter, Lee
Friedlander, Nan Goldin, Andy Warhol, ohne zu vergessen, Fonzie, Starky &
Hutch und meine Freunden Donna und Casey.
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Übrigens habe ich Euch schon gesagt, dass ich davon träume, nach Israël zu gehen? Schon gut, durchatmen, es war ein Witz.
Übrigens habe ich Euch schon gesagt, dass ich davon träume, nach Israël zu gehen? Schon gut, durchatmen, es war ein Witz.