Je réponds donc au courrier d'un lecteur qui suite au message "à la mémoire de mon grand-père meier / zum andenken an meinen grossvater meier" m'écrivait notamment : "Les mots "extrêmement désireux de ne rien savoir de l'économie" fait passer votre père pour un ignorant volontaire, ce qu'il n'a jamais été."
"Cher Monsieur,
Vous avez tout à fait raison, d’autant plus que je n’ai de ce fait pas mis en valeur une des grandes qualités de mon père, celle assez rare d’apprécier les conversations bien menées et argumentées, même celles qu’il avait avec un de mes copains de lycée, royaliste et front national (bègue, de surcroît).
Je pense avoir tout simplement manqué de précision et de justesse dans mes propos et évoqué à tort l’économie, alors que je pensais à la gestion d’entreprise. Pour ma défense (même faible), la gestion d’entreprise se dit en allemand « Betriebswirtschaft » et l’économie, celle des grands courants et théories, « Volkswirtschaft ».
Par ailleurs, je pense pouvoir affirmer que l’idée que se faisait mon grand-père Meier de l’économie n’était pas des plus sympathiques ni même des plus innovantes. Sans parler de celle qu’il se faisait de la gestion d’entreprise.
Je suis en conséquence tout à fait d’accord avec vous, l’économie est passionnante, je découvre moi-même les plaisirs des mathématiques, et en particulier des statistiques.
Pour finir, je n’ai jamais Ô grand jamais pensé que mon père se complaisait dans une quelconque ignorance. J’aurais peut-être dû écrire « résistance » au lieu d’« ignorance ».
Avec toute l’objectivité évidente et attendue d’une fille parlant de son père, je peux vous assurer que je suis extrêmement fière de celui-ci, et lui ressembler en beaucoup d’aspects, même les mains, me rend la vie plus facile (si, si) et plus joyeuse (mais si, mais si).
Sur ce, je vais me préparer pour une journée glandouille et visite d’expositions avant d’attaquer, dès demain, la dernière ligne droite de mes révisions des mathématiques et du droit.
Je vous souhaite une excellente journée dans le Vaucluse et me fais une vraie joie de vous y retrouver, vous et votre épouse, dans quelques semaines à peine.
La rédaction.
PS. Si vous m'autorisiez à mettre en ligne cette réponse, je serais très contente."
